mon regard sur notre monde / pour des éléments d'exploration, d'information et de réflexion

Albert Camus

Albert Camus | un assassinat ?



source: Le Journal d’Alger

Qui veut la peau d’Albert Camus ?

“Pour peu qu’elle soit suffisamment tragique et/ou mystérieuse, la mort des grands hommes est toujours susceptible d’alimenter les théories du complot. On a peu l’habitude, en revanche, de voir des hommes de lettres, moins encore des poètes, échafauder des thèses échevelées pour impliquer les hautes sphères économiques ou politiques dans un accident, un suicide ou un décès naturel. C’est aujourd’hui le cas, quoique à titre posthume, à travers les allégations du poète et traducteur tchèque Jan Zábrana, pour qui la disparition d’Albert Camus dans un accident de voiture en 1960 aurait été manigancée par le KGB.

C’est du moins ce qu’affirme Giovanni Catelli, auteur italien et amoureux de l’Europe de l’Est, dans le quotidien italien Corriere della Serra. Il assure avoir découvert cette thèse dans le journal de Zábrana, gros de plus d’un millier de pages, et dont une partie a été publiée en France et en Italie bien après sa mort, en 1984. […]”

extrait de: Qui veut la peau d’Albert Camus ? (L’écrivain est mort il y a 51 ans dans un accident de voiture. Un auteur italien prétend y voir, aujourd’hui, la main du KGB.)
par Marion Coquet in lepoint.fr
Publié le 09 août 2011


photo: (inconnu)

Albet Camus en 1947.

Rivelazioni – Cinquantuno anni fa il premio Nobel moriva in un incidente

Il giallo Camus

Una confessione inedita rilancia l’ipotesi del delitto politico. L’ombra del Kgb dietro la sua fine: una vendetta dopo i fatti di Budapest

source: Corriere della Serra
publié le 1er août 2011

L’article de référence de Marion Coquet est celui de Dario Fertilio publié le 1er août 2011 dans le Corriere della Serra sous le titre principal : “Il giallo Camus” et qui débute ainsi :

“È la scena di un delitto probabile, quasi certo. Muore Albert Camus, 46 anni, di professione scrittore, autore dello Straniero, della Peste, del Mito di Sisifo, della Caduta, il più giovane letterato mai insignito di un Nobel. Il suo è un incidente d’auto inspiegabile e fatale; un caso che pareva destinato a dormire negli archivi francesi, tra i misteri insoluti. Invece la chiave si trovava da tutt’altra parte, molto più a Est, e là sarebbe rimasta se la vedova di uno scrittore ceco non avesse incontrato uno slavista italiano, mostrandogli certi documenti, rivelandogli due nomi. Ed ecco la verità: la ragionevole convinzione che Camus sia stato assassinato dal Kgb, addirittura su ordine di un ministro di Mosca, perché tacesse una volta per tutte dopo le denunce pubbliche sull’invasione sovietica in Ungheria. […]”


photo: (inconnu)

Et le 18 septembre 2011 est parue sur le blog lucky.blog.lemonde.fr une lettre de Giovanni Catelli en réponse à Olivier Todd et à Michel Onfray, lettre que je vous invite à lire ici:
Mort d’Albert Camus, l’hypothèse d’un attentat : Giovanni Catelli répond à Olivier Todd et à Michel Onfray.

A la lumière de ces publications, citizen zoo se réserve le droit de ne pas avoir d’opinion sur le sujet. D’une part parce que ces allégations de complot, quoique comportant une certaine logique, n’en sont qu’à leurs premiers balbutiements et que les preuves réelles restent à faire; d’autre part parce qu’il est de notoriété publique que les théories de complot foisonnent depuis les événements du 11 septembre 2001 et que dans ces théories, tout semble vrai en même temps que faux, dépendant du bout de la lorgnette duquel l’on regarde les faits.

De toutes façons, que nous nous prononcions ici en faveur ou non de cette hypothèse d’assassinat ne changera rien à la situation : Albert Camus est mort et il ne nous reste plus de lui que ses oeuvres. Notre but n’est que de vous informer de ces allégations par rapport à sa mort et il est libre à vous de poursuivre votre quête d’une nouvelle vérité, si elle existe. Toutefois, advenant des avancées majeures dans ce dossier, nous nous ferons un devoir de vous en faire part.


Au hasard d’un blogue


source: 21h24.skyrock.com/

“Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser”
Albert Camus


source: 21h24.skyrock.com/

“La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée”
Platon


source: 21h24.skyrock.com/

“A ma manière, j’ai essayé d’être libre.”
Leonard Cohen

Au hasard des blogues, on trouve des choses intéressantes et des choses inintéressantes. De cette promenade, pour le simple plaisir de la chose, j’ai retiré de 21h24.skyrock.com ces quelques images et pensées mises en ligne par son auteure, Pauline. Créé le 17 septembre 2007, ce blogue a vu une dernière mise à jour le 26 avril 2010. Une longue pause depuis…


Coquin Camus


source: New York World-Telegram and the Sun Newspaper Photograph Collection


Albert Camus | voiture accidentée


source: ina.fr (production: Office national de radiodiffusion télévision française) via YouTube

La vidéo nous montre la voiture Facel Vega accidentée dans laquelle Albert Camus a perdu la vie près de Villeblevin le 4 janvier 1960. Ce film (muet) a été tourné après l’accident et nous démontre la force de l’impact survenu lors de la collision.


photo: (inconnu)

La voiture est une Facel-Véga (type FV3-B de 1958). Dernière marque française de prestige disparue en 1964. Construite par les Forges et Ateliers de Construction d’Eure-&-Loir (F.A.C.E.L.), l’usine principale était à Colombes, 132 Bd de Valmy (92). Voiture française mais moteur américain Chrysler V8 de 4,9 litres, 253 ch (28 CV fiscaux), vitesse : plus de 200 km/h. Le slogan de la marque était “Le coupé sport 4 places le plus confortable et le plus rapide du monde”. Prix catalogue : 3.350.000 F.
informations de AFV001 (sur ina.fr)


source:  journal Combat


Albert Camus | portrait


source: AFP

Photo prise le 17 octobre 1957.


”Le premier homme” d’Albert Camus

9782070738274FS
source: Éditions Gallimard

Le 4 janvier 1960, l’écrivain Albert Camus, prix Nobel de littérature, trouvait la mort dans un accident de voiture. Il avait dans sa sacoche un manuscrit inachevé: ”Le premier homme”, qui consistait en 144 pages écrites à la main. Le manuscrit fut retrouvé dans la carcasse de la Facel-Vega dans laquelle Camus et son éditeur, Michel Gallimard, trouvèrent la mort. Il fallut attendre l’accord de sa fille, Catherine Camus, pour que le manuscrit paraisse enfin en 1994.

accar
photo: (inconnu)

Le texte manquait par endroits de signes de ponctuation et des notes débordaient dans les marges. Pour rendre publiable le manuscrit de son mari, Francine Camus s’était appliquée au travail difficile de le dactylographier. Le livre publié se fonde sur le manuscrit original et sur le travail de Francine Camus. ”Le premier homme” était destiné à être le premier volume d’une trilogie qui ne fut évidemment jamais achevée et est, à bien des égards, un roman à part dans l’œuvre d’Albert Camus. Ce roman est avant tout une esquisse d’un roman encore à venir et qui ne connaîtra jamais son aboutissement.

Le manuscrit donne à voir la façon dont Camus travaillait. Au vu du manuscrit et des nombreuses notes qui nous sont parvenus, il apparaît que Camus travaillait par écritures successives. Si certaines phrases sont très abouties et que le texte dans son ensemble présente une cohérence globale, il n’en reste pas moins que Camus émaillait son écriture de notes, de remarques, d’interrogations. Il ne cessait de se questionner sur le choix des mots, les passages à améliorer ou à développer, les détails à approfondir. Travail par constructions successives dont nous n’avons ici que la strate initiale avec toutes ses imperfections.

800px-20041113-002_Lourmarin_Tombstone_Albert_Camus
photo: (inconnu)

Certaines phrases sont restées bancales, suspendues à une révision qui ne vint jamais. Le roman se termine d’ailleurs alors que tant de choses restent à dire et que le propos de l’auteur est incomplet. Pourtant ce récit est le plus autobiographique de Camus. Il se déroule intégralement en Algérie, dans la classe la plus pauvre de la population européenne des colons.

Jacques, l’enfant qui constitue le personnage central de ce roman à part, est orphelin de son père qui fut tué au début de la guerre de 1914-1918, victime parmi des milliers d’autres des tirs qui décimèrent les tirailleurs africains repérables à des kilomètres avec leurs uniformes bleu et rouge. Il est élevé par deux femmes : l’une, sa mère, effacée, absente et silencieuse, qu’il aime profondément et dont il va découvrir progressivement l’amour qu’elle lui porte. L’autre est sa grand-mère maternelle, maîtresse femme, brutale, entière, laissant peu de place aux sentiments, avare de mots et d’argent, nécessité oblige.

6860027
source: La liberté, 5 janvier 1960

camus_03
source: La liberté, 5 janvier 1960

Le moment crucial du roman se situe lorsque Jacques, devenu un adulte de quarante ans, se rend sur l’insistance de sa mère, à moitié sourde et illettrée, sur la tombe de ce père qu’il ne connut jamais. Il réalise alors avec toute la brutalité possible l’ironie injuste qui fait de lui un adulte plus âgé que son père, fauché à 29 ans.

De cette révélation va jaillir l’impérieux besoin de comprendre pourquoi et comment on peut être plus âgé que son père, non pas en cherchant à comprendre qui ce père inconnu fut mais on retraçant ce que sa propre vie d’adulte a été jusqu’ici. Qu’est-ce qui en a été le fil conducteur, pourquoi les chemins suivis ont-ils été pris, qui compta et pourquoi ?

par Sam Bloom
photo: Sam Bloom

Ce roman est le roman du ”qui suis-je” en tant qu’homme adulte et responsable. Qui suis-je au sens des évènements qui ont fait de moi l’être social que je suis, du libre arbitre dont j’ai pu faire preuve, des choix qui m’ont été imposés. De qui ai-je subi l’influence et pourquoi? Malgré une langue imparfaite puisque seulement esquissée, Camus se laisse découvrir en tant que lui-même et nous invite à nous poser les questions sur nos racines, nos choix raisonnés ou non, notre filiation familiale.

appel
photo: (inconnu)

”Le premier homme” est un roman d’archéologie qui mérite d’être découvert pour sa dimension profondément humaine.

Publié aux Editions Gallimard – 331 pages

texte adapté de: Thierry Collet et de helsinki.fi