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police

Le partage


photo: (inconnu)


Quand la police de Montréal joue de la matraque…


source: wyzed.net


source: wyzed.net


source: wyzed.net

pour aller sur wyzed.net


“Je me renseigne sur les agents de police et les manifestations”


photos: Lëa-Kim Châteauneuf

illustré par Peter Costanza
1965
adapté par Lëa-Kim Châteauneuf
avec la collaboration de Jean Barbe, René Saint-Louis, Paco Yayo Montana, Jeff Macaron, Guys Fawkes, Marie S Comtois, Anarchopanda pour la gratuité scolaire, Stéfanie Gagné, Ghislain Taschereau Individu, Rédacteur du Cac, Rabbit Crew et Geneviève L’obstineuse

source: Facebook


Québec | une crise sociale en images


photo: (inconnu)


photo: Robert Skinner


photo: Olivier Pontbriand


source: Twitter


photo: Patrice Laroche


source: Twitter


source: Twitter


photo: (inconnu)


publicité: La Fédération autonome de l’enseignement


photo: (inconnu)


source: Twitter


source: Twitter


source: Twitter


photo: Jean-Marie Villeneuve


caricature: (inconnu)


photo: Édouard Plante-Fréchette


photo: Olivier PontBriand


photo: David Widgington


photo: Valerian Mazataud


photo: (inconnu)


photo: Édouard Plante-Fréchette


source: Twitter


photo: (inconnu)


photo: Jean-Marie Villeneuve


photo: Édouard Plante-Fréchette


photo: Mathieu Breton


photo: (inconnu)


photo: Édouard Plante-Fréchette


De l’utilisation de la matraque…

photo prise lors du Sommet du G20 de Toronto en 2010

photo: (inconnu)


source: nacssm.org


Quand le Québec fait la une de Libération


source: liberation.fr


source: liberation.fr


source: liberation.fr


De la jeunesse et la répression… | un témoignage troublant


photo: Robert Skinner

Témoignage écrit par Xi Sophie Zhang :

“À plusieurs reprises, les gens ont témoigné sur la brutalité policière et la couverture biaisée des médias. J’y ai toujours cru, mais hier soir, j’en ai eu la preuve incontestable.

Entre 21h et 1h, assise avec une camarade de classe, mon chum et quatre amis dans le café L’Escalier qui fait face au parc Émilie-Gamelin, nous avons été témoins d’une scène terrifiante!!!!!!!!

À travers les fenêtres, nous observions le jeu du chat et de la souris décrit dans les médias : des manifestants s’enfuyant au son des bombes assourdissantes et sur leurs pas, les policiers, des anti-émeutes et la Sûreté du Québec. Alors qu’on prenait une bière en dansant la salsa, l’air s’est épaissi plus d’une fois de poivre de cayenne, faisant tousser soudainement tous les clients du café.

Puis, un silence horrifié autour de la table. 1ère scène sur le trottoir du parc. Un manifestant s’enfuit vers le métro. Des policiers le pourchassent. Un 1er agent à vélo le renverse en pleine course. Un 2è lui rentre dedans avec son vélo. Les autres lui sautent dessus et l’arrêtent de la façon la plus brutale imaginable. 2è scène sur le même trottoir. Un autre manifestant en fuite. Un agent arrive derrière lui. BANG, coup de matraque derrière le cou. Il chute brutalement. Un 2è agent soulève son vélo au-dessus de l’homme qui gît maintenant à terre. PAF PAF PAF. Des coups de bicyclette sur le corps immobile.

Une demie heure plus tard, il y a toujours 10 policiers qui l’encerclent. Tout le monde dans le café se demande « pourquoi est-il encore sur le sol? ». Les agents ont l’air nerveux. Ils demandent à un journaliste de ranger sa caméra. Des passants s’approchent, mais restent en périphérie de la scène. Un policier particulièrement enragé leur crie de dégager et les pousse avec force. Il fait presque tomber à la renverse 2 ou 3 observateurs. C’est de la pure provocation.

Les minutes passent. Le 2è manifestant arrêté est toujours couché. Les observateurs se font de plus en plus nombreux. Finalement, l’ambulance arrive et on comprend. Ils l’ont sévèrement blessé. On voit les paramédicaux lui mettre un collier cervical et l’emporter sur une civière. La foule rage. Une fille s’approche des policiers, crie, pointe, leur montre le doigt. Du café, on n’entend pas ses mots, mais on voit son émotion. On se demande si elle est amie ou parente du blessé et on se dit qu’on réagirait exactement comme elle si ça nous arrivait.

La salsa est finie. On sort du café et on s’approche du lieu de l’incident. Des flaques de sang sur le trottoir où l’homme a été abattu. Notre groupe d’amis, loin d’être tous des carrés rouges, frissonne de peur et de dégoût. L’une d’entre nous a des larmes aux yeux. Ça donne mal au coeur. On se demande tous comment la manifestation sera rapportée dans les médias le lendemain.

Sans grande surprise, ce matin je lis dans La Presse : « Dans le chaos, ce ne sont pas moins de 305 personnes qui ont été arrêtées et une dizaine blessées, dont une gravement. Il s’agit d’un homme d’une quarantaine d’années qui a été blessé à la tête alors qu’il était appréhendé au square Berri. Les policiers venaient de se faire attaquer lorsqu’ils ont chargé, selon un porte-parole. » Dans le Devoir : « On rapporte pour hier un blessé grave à la tête, mais on ne craindrait pas pour la vie du manifestant. » À Radio-Canada : rien sur l’incident en question.

C’est tout. Les policiers ont été provoqués. Le gars ne va pas mourir. Tout va bien dans le meilleur des mondes.

Mais des questions restent sans réponse. Pourquoi arrêter les manifestants (dont la « violence » se résume, 99,9% du temps, à du vandalisme et des altercations avec les policiers, et non à de la vraie violence envers les personnes) en utilisant une force qui pourrait tuer ou rendre paraplégique? Pourquoi frapper sur une personne déjà à terre? Pourquoi agresser les observateurs qui ne dérangent pas, à moins d’avoir quelque chose à cacher? Et surtout, pourquoi dans la presse ne parle-t-on jamais des motifs et du déroulement des arrestations, seulement de la casse qui “justifie” la brutalité?”

source: Facebook / Karine Bériault

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“Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort.”

François Mitterrand
Discours à l’Assemblée nationale, 8 mai 1968


Le Québec et la crise étudiante | un gouvernement dépassé par les événements


source: nsimard.blogspot.ca

par Robert Dutrisac
Le Devoir
12 mai 2012
sous le titre: “Un gouvernement dépassé par les événements”
les photographies ont été ajoutées au texte par citizen zoo

Dimanche dernier, après la victoire de François Hollande, TV5 organisait une table ronde avec des journalistes et commentateurs des quatre coins de la planète. De façon surprenante, plusieurs d’entre eux ont évoqué la crise étudiante au Québec pour établir un lien entre cette contestation et l’opposition aux mesures d’austérité imposées en Europe. Ce qui a commencé comme une simple grève contre la hausse des droits de scolarité est devenu un mouvement contre le néolibéralisme et pour la justice sociale. Pas étonnant que, dans ce contexte, le gouvernement libéral apparaisse dépassé par les événements.


source: leglobe.ca/blog

[ ] il n’en demeure pas moins que la question des droits de scolarité ne semble plus le seul enjeu de la crise actuelle. Dans une entrevue que trois représentants de la CLASSE, dont Gabriel Nadeau-Dubois, accordaient en anglais à RealNews, un site Internet d’information alternatif, le leader étudiant expliquait que l’enjeu de la grève, quand elle a débuté, était bel et bien la hausse des droits de scolarité. « Mais après quatre, cinq, six sept semaines de grève, […] il y a eu un bouillonnement d’idées. Cette conjonction de ces gens très nombreux qui n’ont rien à faire de leur vie, sauf de parler de politique, de participer à des actions et à des manifestations, ça crée un climat de changement social. »


source: martinpm.wordpress.com

Un organisateur de la CLASSE, Jérémie Bédard-Wien, l’exprimait autrement. « Après plus de deux mois de grève, ils [les étudiants] réalisent que les droits de scolarité, c’est la pointe de l’iceberg, l’iceberg néolibéral. » Pour lui, « il ne faut qu’une étincelle pour allumer un incendie ».

« Tout ce qui traîne se salit », conclut, pour sa part, Marc Parent, le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).


photo: Chantal Lévesque

Évidemment, on peut soutenir que la CLASSE est l’aile radicale du mouvement (bien qu’il y ait plus radicaux qu’elle, comme Force critique étudiante, un mouvement qui prend au mot les thèses de Francis Dupuis-Déri, professeur de sciences politiques à l’UQAM). Mais il fallait entendre le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, reconnaître mardi qu’il avait « sous-estimé la détermination » de ses membres et se surprendre que la priorité des étudiants, ce n’est pas de sauver le trimestre, mais d’obtenir « quelque chose de tangible ».


photo: Ryan Remiorz

Au romantisme anarchiste de la CLASSE, Jean Charest oppose un pragmatisme comptable. Il ne faut toutefois pas croire que pendant ces 13 semaines le gouvernement Charest s’est tourné les pouces. Au contraire, il avait une stratégie, il a agi. Le problème, c’est que ses stratégies n’ont pas fonctionné, ses tactiques n’ont pas marché.


Madame Line Beauchamp (députée à l’Assemblée nationale du Québec, vice-première ministre du Québec ainsi que ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport en compagnie du premier ministre du Québec, Monsieur Jean Charest.

photo: Jacques Boissinot

Au début de la grève, le gouvernement n’a pas voulu reconnaître la légitimité des associations étudiantes. Il ne la reconnaît d’ailleurs aujourd’hui que du bout des lèvres. Se drapant dans le légalisme, il soutient toujours qu’il ne s’agit pas d’une grève mais d’un boycottage.

Puis, changement de stratégie, le gouvernement libéral a reconnu une certaine légitimité aux associations étudiantes. Mais il a tenté de créer une division en associant la CLASSE à la violence. À plusieurs reprises, Jean Charest a affirmé que son gouvernement ne s’assoira pas avec la CLASSE, ce qu’il a finalement fait.

Le gouvernement Charest a refusé pendant 11 semaines de négocier avec les associations étudiantes. Il a tenté de régler le conflit en proposant des améliorations au régime de prêts et bourses sans parler aux étudiants.


photo: (inconnu)

Par ailleurs, le gouvernement a misé sur les injonctions pour briser le mouvement de grève.

Les médias ont révélé d’ailleurs que, parmi les premiers étudiants à demander des injonctions il y a un mois et demi, figuraient des militants libéraux. Puis, il y a un mois, Line Beauchamp tentait un coup de force en obligeant les cégeps et les universités à ouvrir leurs portes. Le cégep de Valleyfield devait servir d’exemple. Ce fut un échec.


photo: Francois Thiffault

Enfin, il y a eu cette négociation de la dernière chance, dont le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne fut pas concluante. Tant Line Beauchamp que Jean Charest ont commis l’erreur de minimiser la portée de l’entente avant que les étudiants ne votent. Le gouvernement semble miser à nouveau sur les injonctions, qui seraient aujourd’hui mieux formulées pour en forcer le respect.

Si les étudiants en grève, notamment les cégépiens, perdent leur session, c’est le gouvernement qui sera à blâmer ; c’est du moins ce que l’opinion publique croit, si on se fie aux sondages. En définitive, il y a un responsable, et c’est le gouvernement.


photo: Jean-Marie Villeneuve

photo: Jean-Marie Villeneuve

Mais Jean Charest est le premier à reconnaître qu’un gouvernement peut faire des erreurs. Parfois, le gouvernement ne sait même pas ce qu’il fait. Dans son autobiographie, le chef libéral écrit : « Je dis souvent qu’il ne faut jamais sous-estimer la capacité des gouvernements de se tromper. […] S’il y a une chose qui me fait frémir, c’est quand j’entends des gens dire : « Après tout, c’est le gouvernement ; ils doivent savoir ce qu’ils font. » Il ne faut jamais présumer qu’ils savent ce qu’ils font. »

Rappelons donc cette parole d’Évangile : « Pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » C’est ce que bien des électeurs libéraux se diront bientôt avant de voter.