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gaz de schiste

Stop au gaz de schiste


photo: (inconnu)

Vous trouverez ci-bas un courriel reçu par une amie concernant des initiatives (à soutenir) contre l’exploration du gaz de schiste :

Date: Tue, 26 Jul 2011 15:18:21 +0200
> Objet : Stop au gaz de schiste
>
> Bon jour,
>
> Voici 2 initiatives contre les Gaz de schiste à soutenir, n’oubliez pas que les premières explorations vont commencer vers octobre chez nous et que d’autres collectifs font déjà face aux travaux.
> Merci à vous de vous mobiliser et de faire suivre pour que le refus soit tellement massif que nul ne puisse s’y opposer.
>
> (Pour les résidents en France)
> 1-
Lettre (en pièce jointe)de mise en demeure adressée par maître Muriel Bodin à
FILLON, Docteur en droit public et
> Avocat près de la Cour d’Appel de Paris,
pour le retrait des permis d’exploration et exploitation des hydrocarbures de roche. Cette démarche réclame la plus large participation des collectifs, associations, fédérations, groupements ainsi que de tous les citoyens. Reste que ceux qui souhaitent s’inscrire comme soutien à titre individuel ou à titre collectif  doivent lui envoyer un mail maitremurielbodin@gmail.com   en indiquant:
>
> ” je ( nom prénom et département de résidence) ou nous ( collectif, structure, département)  soutiens (ou soutenons) la lettre envoyée à Monsieur Fillon pour demander le retrait de tous les permis délivrés en vue de l’exploration ou l’exploitation des hydrocarbures de roche ( gaz de schiste, huile de schiste, etc.) .”

>
> Comptant sur votre participation citoyenne et/ou collective.
>

> (Pour tous)
> 2-

> http://www.petitions24.net/lettre_a_leurodepute_jo_leinen
>
>
> Veuillez faire connaître cette pétition au plus grand nombre de personnes possible. En effet, plus il y aura de signatures, plus cette pétition aura l’attention des médias et des décideurs.
>
> Bonne journée à toutes et à tous
> Enrica


Gaz de schiste à Fort Worth (Texas)


photo: Ralph Lauer

(Fort Worth, Texas) Aux quatre coins du gisement Barnett, dans le nord du Texas, là où est née l’industrie du gaz de schiste il y a 10 ans, la révolte gronde. Les citoyens, qui voient les gazières forer tout près de leurs maisons de banlieue ou des écoles de leurs enfants, en ont assez. Les poursuites se multiplient et plusieurs projets de loi sont proposés pour encadrer une industrie qui a créé 70 000 emplois dans la région.

Fort Worth, c’est la ville où les cow-boys menaient jadis leurs troupeaux à l’abattoir. C’est aujourd’hui la pionnière des forages gaziers en milieu urbain. Ce concept controversé fait la fortune de plusieurs compagnies qui exploitent le gisement Barnett, à 3000 mètres sous les rues et les maisons de cette agglomération de 1,8 million d’habitants. Dans tous les quartiers, chaque terrain vague ou recoin en friche a déjà ses puits. Si ce n’est pas le cas, cela ne saurait tarder. Et s’il n’y a pas de terrain vague, l’industrie en crée un. Dans un cas récent, une société gazière a acheté un édifice à logements délabré et l’a rasé pour y installer sa plate-forme de forage.


photo: (inconnu)

En théorie, tout le monde peut faire un peu d’argent, voire beaucoup d’argent avec le gaz du shale de Barnett. En effet, selon la loi du Texas, et contrairement à la situation au Québec, les propriétaires de la surface sont aussi propriétaires du sous-sol ici. Les compagnies gazières doivent donc les payer avant de forer sous leur maison et leur verser une redevance s’ils exploitent le gaz.

C’est cet aspect qu’aime souligner Ed Ireland, président du lobby de l’industrie, alors qu’il guide La Presse dans la ville. «Les gens qui peuvent retirer un revenu de leurs droits miniers sont très contents, dit-il. Un propriétaire typique peut recevoir 1000$ à la signature et retirer 100$ par mois par la suite.» Il donne l’exemple d’un collège universitaire, qui finance un nouveau bâtiment et des bourses d’études avec ses revenus gaziers.


photo: Scott Goldsmith

2000 puits urbains

C’est ainsi que 2000 puits de gaz de schiste ont été forés à Fort Worth. Non sans causer une controverse grandissante qui retentit maintenant jusqu’à Austin, la capitale du Texas. Cependant, les bénéfices sont souvent minces, voire inexistants, surtout pour les locataires. Et il y a les cas de plus en plus répandus de propriétaires de maisons qui en fait n’ont pas les droits miniers sur leur terrain, parce que ces derniers ont été conservés par le promoteur immobilier qui a fait le lotissement.

Gary Hogan, résidant de Fort Worth, est vice-président de la North Central Texas Communities Alliance (NCTCA), qui tente de réunir les opposants à l’industrie. Il était membre des comités créés par la Ville de Fort Worth pour rédiger la réglementation gazière municipale. Il ne croit pas que le propriétaire moyen comme lui fait fortune avec le gaz. «Je viens de recevoir un chèque de 148$ pour 10 mois», dit-il. Ce n’est rien comparativement aux désagréments et dangers que cause l’industrie, dit-il. Des dangers qui commencent à retenir l’attention des autorités et des médias au Texas, 10 ans après le début de l’exploitation du gisement Barnett.


photo: Scott Goldsmith

Pollution au benzène

La Texas Commission on Environmental Quality (TCEQ), l’agence gouvernementale de protection de l’environnement, a révélé l’an dernier qu’une importante proportion des installations gazières causaient de la pollution au benzène, un gaz qui peut causer l’anémie, le cancer et des troubles nerveux. Depuis, l’agence installe de nouvelles stations de surveillance de la qualité de l’air.

La crainte de la pollution au benzène a atteint son paroxysme à Flower Mound, en banlieue nord de Fort Worth. Les résidants y ont attribué ce qui leur semblait un nombre inhabituel de leucémies chez les enfants. Les autorités de la santé publique ont ordonné une étude. Les résultats préliminaires ne permettent pas de conclure à un taux inhabituel de leucémie, mais ils n’incluent pas l’année où les forages ont commencé à Flower Mound. L’étude se poursuit.

L’impact de l’industrie sur l’eau suscite aussi l’inquiétude au Texas. L’agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) s’est mise de la partie en décembre dernier, en déposant à grand fracas une poursuite contre une compagnie gazière pour avoir contaminé deux puits d’eau potable. Du même souffle, l’EPA affirmait que les autorités texanes n’avaient pas agi assez vite dans ce cas. Cette même compagnie a été absoute par un tribunal texan, mais l’EPA maintient sa poursuite devant un tribunal fédéral.


photo: Scott Goldsmith

Un moratoire et une poursuite

De leur côté, les villes texanes ont réagi en essayant d’éloigner l’industrie des lieux habités et de réduire les désagréments. Mais ce n’est pas toujours facile.

Tom Hayden est maire adjoint de Flower Mound, qui est poursuivi par une compagnie gazière pour avoir décrété un moratoire sur les nouveaux forages. «Flower Mound est une communauté cossue qui est en train de se transformer en zone industrielle, dit M. Hayden. Dès notre élection l’an dernier, nous avons imposé un moratoire sur tout nouveau forage. Dans notre ville, 90% des gens n’ont pas de droit sur le sous-sol. Il a été conservé par les promoteurs immobiliers. C’est difficile d’équilibrer le droit des propriétaires du sous-sol d’exploiter ses ressources et celui des gens à rester en santé et profiter de leur maison.»

À Fort Worth, les forages ne sont pas permis à moins de 200 mètres des bâtiments, mais cette limite peut être contournée si tous les propriétaires concernés y consentent. Une règle qui se retourne contre les résidants des quartiers pauvres, dit M. Hogan.


photo: Scott Goldsmith

Après les puits, les gazoducs

Il n’y a pas que les puits ou les compresseurs qui dérangent les gens ou les rendent malade. Il y a aussi les gazoducs qui étendent leur réseau tentaculaire, grâce au pouvoir d’expropriation des compagnies gazières. Les gazoducs en milieu urbain inquiètent Esther McElfish, présidente de la NCTCA. «Le gaz qui circule dans les conduites de raccord des puits n’est pas odorisé, contrairement à celui des conduites de distribution, dit-elle. Il n’y a pas moyen de détecter une fuite.»

Steve Dueong réside dans un quartier pauvre de Fort Worth avec sa fille de 11 ans. Cambodgien d’origine, professeur au secondaire, il est en congé médical forcé depuis 10 ans, victime de la maladie de Lyme. M. Dueong a tenu tête pendant 18 mois à une des plus importantes compagnies gazières qui voulait faire passer un gazoduc sur le terrain de sa modeste maison. «Le tuyau serait passé à 10 pas de ma chambre à coucher», dit-il.

Le gazoduc devait relier deux puits situés de part et d’autre de son quartier. La compagnie, coincée dans ses échéances, a trouvé un autre chemin, loin des maisons, mais a maintenu sa cause contre M. Dueong, qui a finalement été exproprié. Un autre gazoduc pourrait être installé. C’est une réelle possibilité, car d’autres puits seront forés dans le quartier. «Ma maison de 60 000$ a perdu peut-être 30% de sa valeur, dit-il. Mais je n’ai pas fait ce combat pour l’argent. J’ai le sentiment que ma ville est devenue un endroit étrange et hostile où l’argent et les entreprises font la loi. C’est contraire à tout ce que j’ai appris sur les valeurs de ce pays.»

photo: Scott Goldsmith

Un voisinage ruineux

Même des gens très à l’aise peuvent voir leur santé financière détruite par le voisinage de l’industrie. Garrick Palmer a une maison à Flower Mound qui valait 600 000$, mais il se demande qui l’achèterait aujourd’hui. «Il y a une plate-forme de forage en avant et ils construisent une batterie de compresseurs en arrière», dit-il. Des gros défauts pour une maison, qui s’ajoutent au marasme généralisé du marché immobilier. Au chômage depuis deux mois, M. Palmer, 55 ans et spécialiste informatique, père de trois ados, craint de devoir repartir à zéro. Et ce n’est pas sa redevance gazière de 5000$ qui le sauvera.

Pour Ed Ireland, la cohabitation harmonieuse entre l’industrie et les résidants dépend de l’adoption de certaines mesures. Par exemple, les plates-formes de forage sont maintenant entourées d’écrans sonores pouvant atteindre 15 mètres de haut. Les projecteurs du chantier pointent désormais vers le bas pour ne pas éblouir le quartier. Et les camions circulent seulement la nuit.

photo: Scott Goldsmith

Il nie toute pollution au benzène. «Le benzène vient des autos et des camions, pas des installations gazières», dit-il.

Il nie aussi que l’industrie puisse causer quelque trouble de santé. Même si les témoignages se ressemblent étrangement chez toutes les personnes rencontrées par La Presse qui ont subi le voisinage de l’industrie: saignements de nez, éruptions cutanées, étourdissements, nausées, etc. «La cause de ces problèmes est ailleurs, dit M. Ireland. Les gens mécontents, qui ne touchent pas de redevances, cherchent des problèmes et tentent de les mettre sur le dos de l’industrie.»

Et la valeur des maisons? «Je dirais que s’il y a perte de valeur, elle est attribuable aux fortes plaintes que les gens font au sujet de l’industrie, mais pas à l’industrie elle-même.»

photo: Scott Goldsmith

Gisement Barnett :

70 000 emplois
13 000 km2
14 000 puits forés, dont 3112 en 2010
11 000 puits en production
100 compagnies exploitantes
82 équipes de forage en activité

Charles Côté
La Presse


Gaz de schiste | Les valises


photo: (inconnu)

Note du webmestre:
L’article suivant a été publié dans le quotidien québécois La Presse le 2 septembre 2010. Vous retrouverez quelques mises à jour de l’article à la fin de celui-ci.
Les photos ont été ajoutées à l’article par citizen zoo.

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Bon, c’est réglé, le gaz de schiste. On s’inquiétait pour rien, finalement. Pas de moratoire qui pénaliserait indûment l’industrie gazière, mais une étude du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui fera rapport dans cinq mois.

C’est merveilleux, non? L’exploration continue pleins gaz, si j’ose dire: les tours de forage, l’eau pour le forage (jusqu’à 40 camions d’eau par jour dans l’un des sites que j’ai visités), les produits chimiques qu’on mélange à cette eau pour fracturer la roche, le bruit des génératrices qu’on entend à un demi-kilomètre, la voisine d’en face, qui tient une garderie (je n’invente rien), qui avait l’impression d’avoir un 747 qui décollait dans sa cour quand ils relâchaient la pression du gaz… Mais bon, ça dure juste trois minutes, et c’est juste trois ou quatre fois par jour. Et en même temps, EN MÊME TEMPS – c’est là le merveilleux de la chose -, en même temps, le BAPE.


source: alleghenydefenseproject.wordpress.com

L’écologie et l’industrie main dans la main. Dans cinq mois, le BAPE «proposera des orientations assurant le développement sécuritaire et durable de l’industrie gazière»; le gouvernement retiendra les recommandations qui le dérangeront le moins – de toute façon, Baby Drill Normandeau l’a dit: le gouvernement va de l’avant.

Résumons le plan.

Article 1: le gouvernement va de l’avant.

Article 2: le BAPE, quoi qu’il entende, quoi qu’il découvre, n’a ni le mandat, ni le pouvoir, ni l’expertise (à moins d’aller la chercher auprès des sociétés gazières elles-mêmes), ni le temps de remettre en cause l’article 1.

Le vrai mandat du BAPE: fracturer la roche de la résistance citoyenne, en extraire le gaz et le laisser s’échapper pour relâcher la pression.


photo: (inconnu)

***

Peut-on s’entendre sur un truc? Quand je vous parle du gaz de schiste, je ne vous parle pas du gaz de schiste. De quoi, alors? De la même chose que les chroniqueurs politiques quand ils soulignent le désabusement des citoyens, qui croient plus un Bellemare qu’un Charest(1), qui ne croient plus à la politique ni à la justice, qui ne veulent plus aller voter…

Ce que contamine en ce moment le gaz de schiste, c’est ce qu’il reste de confiance en l’État.

Le gouvernement prend le citoyen pour une valise. Au-delà de sa trivialité, l’expression suggère très justement un contenant vide – le citoyen – qu’on va remplir d’informations ni fausses, ni vraies, mais utiles à la bonne gouvernance. Utiles à l’élite éclairée qui mène les affaires de l’État. Cette élite qui voit aux choses importantes, qui voit à l’avenir (économique, bien sûr – en est-il un autre?) alors que le peuple, lui, baigne dans le présent, dans ses soucis quotidiens, dans ses peurs, dans son petit confort.


source: Postmedia News

L’industrie gazière débarque en sauvage dans la campagne québécoise, qu’elle s’est partagée subrepticement, en pointes, comme une vulgaire tarte; elle s’installe dans la cour des gens, comme à Saint-Marc-sur-Richelieu; les journalistes font leur travail, rapportent ce qu’ils ont vu ailleurs, en Pennsylvanie notamment; une bonne partie de la population s’inquiète… Que fait le gouvernement?

La moindre des choses serait qu’il porte un peu de cette inquiétude. Pas une crisse de seconde. Il ne la porte pas, ne la partage pas, ne la conteste pas. Il la gère. Le peuple s’inquiète? On va le rassurer. On va remplir la valise.

Le citoyen moyen est un peu con, c’est vrai. Je veux dire: il n’est pas aussi intelligent qu’un ingénieur en hydrocarbures, mais il sent tout de même, confusément, qu’on est entrain de le remplir. Pas seulement sur le gaz de schiste.

On ne lui ment pas: on le manoeuvre. On le persuade. On le conditionne selon les méthodes déshonorantes du marketing, qui ravalent le citoyen au niveau du chien de Pavlov.

Tu dis job, le citoyen fait aller sa queue. Tu dis développement durable, il bave un peu. Tu dis l’avenir de nos enfants, il fait pipi sur le tapis.

Sauf que ça marche moins que ça a déjà marché. On lui a fait le coup trop souvent. On lui a fait le coup avec les mines, notamment. Il commence à être tanné, le citoyen.


photo: Tim Shaffer

Un verre rempli d’une eau provenant d’un puits résidentiel après le début du forage d’un puits de gaz naturel à Dimock en Pennsylvanie, le 7 mars 2009.

***

M. Caillé, l’impayable président du consortium pétrolier, dit: «Les gens sont inquiets et on n’a pas de raison de ne pas les rassurer.» Devinez par quoi il a commencé pour rassurer les gens?

Par dresser la liste des produits chimiques utilisés pour fracturer la roche? Non.

Par publier la carte des prochains sites d’exploration? Non.

Par dicter des règles de bon voisinage comme, par exemple: pas de puits à moins de 3 km d’un village; des règles de contrôle du bruit; des règles pour le camionnage? Non plus.

Par fixer un tarif de compensation pour les citoyens qui n’auront pas le choix de vendre au rabais leur maison, leur champ? Non.

M. Caillé a commencé par engager la firme National, des experts en gestion de crise, autrement dit des experts en bourrage de valise. Sont chers, National, mais avec eux, à la fin du contrat, la valise est tellement pleine qu’il faut que tu te mettes à genoux dessus pour la fermer.

(1) Si vous voulez mon avis, croire l’un plus que l’autre et l’autre plus que l’un relève de l’ingénuité bien plus que du désabusement, mais enfin…

Pierre Foglia
La Presse
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Mises à jour:

Depuis la parution de cet article dans La Presse, M. André Caillé (ancien PDG d’Hydro-Québec, de 1996 à 2004) a été remplacé au poste de président de l’Association pétrolière et gazière du Québec par un ancien premier ministre du Québec (de 1996 à 2001), M. Lucien Bouchard. Situation paradoxale, M. Bouchard a été ministre de l’Environnement du gouvernement canadien en 1989-1990, où il a travaillé à la mise sur pied d’un ambitieux “plan vert”.

L’étude menée par le BAPE est maintenant terminée et le rapport a été remis au gouvernement aujourd’hui (28 février 2011).


Alerte au gaz de schiste !


photo: (inconnu)

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source: YouTube

L’exploration du gaz de schiste et ses conséquences, en un court reportage de Radio-Canada.

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source: YouTube

La réaction des Québécois face à l’exploration du gaz de schiste: Wo!

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source: YouTube

Au Québec, on demande un moratoire.

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Pendant ce temps, aux États-Unis, dans le Garfield County (Colorado), le désert s’est hérissé de puits de gaz de schiste tous les 200 mètres:

Chacun des points blancs sur la carte est un puits d’extraction de gaz de schiste.

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source: YouTube

En France, à l’Assemblée nationale, intervention de Geneviève Gaillard (député socialiste des Deux Sèvres) sur l’exploration du gaz de schiste et la réponse de Nathalie Kosciusko-Morizet (ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement).

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source: film “Gasland”

Gisements de gaz de schiste en Europe et en Afrique du Nord.

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illustration: Marion Boucharlat
source: ownipolitics.com

Permis exclusifs de recherche d’hydrocarbures en France.

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photo: (inconnu)

Extraits d’une entrevue du journaliste Québécois Charles Côté avec le géologue Marc Durand, qui a enseigné pendant 25 ans à l’UQAM (Université du Québec à Montréal), jusqu’à sa retraite, en 1999. Selon lui, si le Québec va de l’avant avec l’exploitation du gaz de schiste, il risque d’être aux prises à jamais avec la pollution de l’eau souterraine:

M. Durand affirme que la roche qui contient le gisement gazier, le shale d’Utica, sert actuellement de barrière contre les couches géologiques plus profondes, qui contiennent de l’eau très saline.

«C’est vrai que, dans un état naturel, il existe une telle stratification, dit-il. Mais si on modifie la perméabilité des couches et qu’en plus, on augmente la pression en profondeur, ça change complètement tout. L’eau saline va trouver des chemins, en plus de tout ce qu’ils auront injecté et qui n’aura pas été repompé, donc qui circulera aussi.»

«Les pires dommages s’établissent dans le long terme : l’industrie aura depuis longtemps plié bagage avant que ça commence à paraître et l’on ne pourra donc pas légalement faire un lien direct entre les deux.»

entrevue complète ici
source: cyberpresse.ca

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photo: (inconnu)

Sur son blogue Planète sans visa, Fabrice Nicolino nous informe lucidement sur la situation française, dont voici quelques extraits:

“La situation est d’une rare limpidité : Jean-Louis Borloo se planque. Surtout, surtout éviter le moindre mot qui pourrait écorner sa si belle image d’écologiste de droite. Je vous rappelle qu’il a signé, en sa qualité de ministre de l’Écologie et de l’Énergie réunies, des autorisations scélérates d’exploration en vue de découvrir des gisements de gaz de schistes. Le 1er mars 2010, et sur des surfaces géantes, qui incluent Larzac et Cévennes. Entre autres.”

“… nous avons affaire à un coup de force oligarchique. Je ne suis pas en train de parler d’un complot. Je suis aux antipodes de ces fumeuses visions. Ces gens ne se montrent pas sur la place publique, certes. Mais c’est de notre faute, et de notre faute seulement. Tout est à portée de main, et de critique : une infime minorité de puissants entend passer en force sur la question décisive de l’énergie. Comme en 1974 à propos du nucléaire. Cette fois-là, nous avons été battus à plate couture. Mais aujourd’hui, sur fond de crise climatique, nous n’avons plus le choix. Il faut gagner ce combat. Et donc, surtout, avant tout, ne pas se laisser manipuler par des personnages comme madame Kosciusko-Morizet ou MM. Borloo et Sarkozy.”

“En attendant des échéances qui se rapprochent à toute vitesse, on peut évidemment signer la pétition, et la faire tourner (http://www.petitions24.net/signatures/gaz_de_schiste__non_merci/). Ce n’est, toujours et encore, qu’un début.”

source: Planète sans visa

Pour faire connaître votre opposition à l’exploration du gaz de schiste en sol français, signez la pétition sur: http://www.petitions24.net/gaz_de_schiste__non_merci


Un sujet controversé : le gaz de schiste


source: doddridgenews.com

Depuis 2005, l’eau n’est plus protégée aux États-Unis. Sous l’administration Bush, les lois environnementales ont été abolies pour répondre aux demandes de l’industrie du gaz naturel. On assiste alors à un boum de forages à travers tous les États-Unis. La technique utilisée, la fracturation hydraulique, fissure le sol, projette le gaz à la surface et contamine l’eau des puits. Des gens tombent subitement malades, se retrouvent avec de l’eau du robinet inflammable et voient leurs animaux mourir. L’industrie nie toute responsabilité.


source: centpourcentnaturel.fr

La société Halliburton a développé une technologie de forage, la fracturation hydraulique, qui va permettre aux États-Unis de devenir « l’Arabie Saoudite du gaz naturel ». Mais cette technique est-elle sans danger ? Lorsque le cinéaste Josh Fox reçoit une lettre l’invitant à louer ses terres pour y faire un forage, il va sillonner le pays et découvrir en chemin des secrets bien gardés, des mensonges et des toxines…


source: HBO

Avec Gasland, le réalisateur Josh Fox dresse le portrait effroyable de l’expérience américaine en matière de gaz de schiste. Tout a commencé en 2006 quand le réalisateur a reçu une lettre d’une compagnie lui proposant 100 000 dollars en échange du droit d’installer des puits sur sa propriété. Au lieu d’accepter, Josh Fox a parcouru le pays pour enquêter. Ses découvertes vous marqueront à jamais: Contaminations de l’eau, impacts sur la santé, déréglementation, corruption, destruction des milieux de vie…


captures d’images du film “Gasland”

Quand la nappe phréatique est contaminée par les produits chimiques utilisés lors de l’extraction du gaz de schiste, on en arrive à de tels résultats…

source: fr.wordans.com

Un même combat aux États-Unis, en France, au Québec…

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José Bové : “L’Etat a décidé de l’omerta sur le gaz de schiste”

Dans un chat sur Le Monde.fr, José Bové, député européen, demande à Mme Kosciusko-Morizet “l’annulation de tous les permis d’exploration lancés en France tant que les risques sur l’environnement n’auront pas été évacués”.

Extrait du chat:

Paloma : Pouvez-vous nous expliquer ce qui distingue l’extraction classique du gaz naturel de celle du gaz de schiste ?

Le gaz naturel est exploité en allant chercher des nappes, des poches de gaz dans le sous-sol. En France, par exemple à Lacq, il y a eu une exploitation pendant plusieurs décennies de gaz naturel qui était dans les poches.

Avec le gaz de schiste, le gaz est prisonnier dans la roche. Et pour l’extraire, il faut faire exploser la roche. C’est la technique dite de fracturation, qui se fait en injectant de l’eau sous très haute pression, additionnée de produits chimiques qui permettent d’ouvrir la roche. C’est donc suite à ces fracturations que du gaz peut s’échapper de cette roche. Pour extraire du gaz de schiste, il faut faire des forages très rapprochés, tous les 200 à 500 mètres.


photo: (inconnu)

Stéphane : Quels sont les dommages prouvés ou avérés de ce nouveau type de production de gaz ?

Pour l’instant, les éléments d’étude proviennent des Etats-Unis, mais aussi du Canada. Aux Etats-Unis, notamment dans la région de Pennsylvanie, où ces gaz ont été exploités, et dans d’autres régions, on a vu à la fois des pollutions de nappes phréatiques par la technique de la fracturation, puisque les tuyaux de fracturation se sont lézardés, et l’eau sous très haute pression, chargée de produits chimiques et de gaz, s’est répandue dans les nappes phréatiques. Il y a aujourd’hui, dans certaines communes des Etats-Unis, des milliers de personnes qui n’ont plus accès à l’eau potable.

Un des problèmes majeurs liés à cette pollution des nappes, c’est que les firmes pétrolières ont refusé de donner la liste des produits chimiques utilisés pour la fracturation au ministère de l’environnement des Etats-Unis, sous prétexte de brevet industriel. Ce qui pose évidemment des problèmes pour pouvoir évaluer les pollutions et les conséquences sur la santé publique.

D’autres problèmes existent aussi, en surface : il faut stocker l’eau qui a servi à la fracturation et qui est chargée de produits chimiques (chaque fracturation consomme entre 15 et 20 millions de litres d’eau, et il faut répéter cela plusieurs fois avant d’exploiter). Cette eau polluée, il faut ensuite l’évacuer et la stocker dans des bassins grands comme des terrains de football, car cette eau ne peut pas revenir dans le circuit de traitement des eaux usées.

Autre pollution importante, au niveau des territoires, car il faut forer de manière rapprochée, il faut des routes très larges pour les camions qui doivent accéder à chaque puits pour amener les produits chimiques et l’eau, et pour évacuer les produits chimiques. Pour cela, il faut des routes d’au moins 15 mètres de large, et le problème posé en termes d’infrastructures sera très important, d’autant plus que l’exploitation des puits ne dure pas plus de cinq à six ans.

pour lire le chat complet: lemonde.fr


capture d’image du film “Gasland”