Stop au gaz de schiste
Vous trouverez ci-bas un courriel reçu par une amie concernant des initiatives (à soutenir) contre l’exploration du gaz de schiste :
Date: Tue, 26 Jul 2011 15:18:21 +0200
> Objet : Stop au gaz de schiste
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> Bon jour,
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> Voici 2 initiatives contre les Gaz de schiste à soutenir, n’oubliez pas que les premières explorations vont commencer vers octobre chez nous et que d’autres collectifs font déjà face aux travaux.
> Merci à vous de vous mobiliser et de faire suivre pour que le refus soit tellement massif que nul ne puisse s’y opposer.
>
> (Pour les résidents en France)
> 1- Lettre (en pièce jointe)de mise en demeure adressée par maître Muriel Bodin à FILLON, Docteur en droit public et
> Avocat près de la Cour d’Appel de Paris, pour le retrait des permis d’exploration et exploitation des hydrocarbures de roche. Cette démarche réclame la plus large participation des collectifs, associations, fédérations, groupements ainsi que de tous les citoyens. Reste que ceux qui souhaitent s’inscrire comme soutien à titre individuel ou à titre collectif doivent lui envoyer un mail maitremurielbodin@gmail.com en indiquant:
>
> ” je ( nom prénom et département de résidence) ou nous ( collectif, structure, département) soutiens (ou soutenons) la lettre envoyée à Monsieur Fillon pour demander le retrait de tous les permis délivrés en vue de l’exploration ou l’exploitation des hydrocarbures de roche ( gaz de schiste, huile de schiste, etc.) .”
>
> Comptant sur votre participation citoyenne et/ou collective.
>
> (Pour tous)
> 2-
> http://www.petitions24.net/lettre_a_leurodepute_jo_leinen
>
>
> Veuillez faire connaître cette pétition au plus grand nombre de personnes possible. En effet, plus il y aura de signatures, plus cette pétition aura l’attention des médias et des décideurs.
>
> Bonne journée à toutes et à tous
> Enrica
Gaz de schiste | Les valises
Note du webmestre:
L’article suivant a été publié dans le quotidien québécois La Presse le 2 septembre 2010. Vous retrouverez quelques mises à jour de l’article à la fin de celui-ci.
Les photos ont été ajoutées à l’article par citizen zoo.
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Bon, c’est réglé, le gaz de schiste. On s’inquiétait pour rien, finalement. Pas de moratoire qui pénaliserait indûment l’industrie gazière, mais une étude du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui fera rapport dans cinq mois.
C’est merveilleux, non? L’exploration continue pleins gaz, si j’ose dire: les tours de forage, l’eau pour le forage (jusqu’à 40 camions d’eau par jour dans l’un des sites que j’ai visités), les produits chimiques qu’on mélange à cette eau pour fracturer la roche, le bruit des génératrices qu’on entend à un demi-kilomètre, la voisine d’en face, qui tient une garderie (je n’invente rien), qui avait l’impression d’avoir un 747 qui décollait dans sa cour quand ils relâchaient la pression du gaz… Mais bon, ça dure juste trois minutes, et c’est juste trois ou quatre fois par jour. Et en même temps, EN MÊME TEMPS – c’est là le merveilleux de la chose -, en même temps, le BAPE.
source: alleghenydefenseproject.wordpress.com
L’écologie et l’industrie main dans la main. Dans cinq mois, le BAPE «proposera des orientations assurant le développement sécuritaire et durable de l’industrie gazière»; le gouvernement retiendra les recommandations qui le dérangeront le moins – de toute façon, Baby Drill Normandeau l’a dit: le gouvernement va de l’avant.
Résumons le plan.
Article 1: le gouvernement va de l’avant.
Article 2: le BAPE, quoi qu’il entende, quoi qu’il découvre, n’a ni le mandat, ni le pouvoir, ni l’expertise (à moins d’aller la chercher auprès des sociétés gazières elles-mêmes), ni le temps de remettre en cause l’article 1.
Le vrai mandat du BAPE: fracturer la roche de la résistance citoyenne, en extraire le gaz et le laisser s’échapper pour relâcher la pression.
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Peut-on s’entendre sur un truc? Quand je vous parle du gaz de schiste, je ne vous parle pas du gaz de schiste. De quoi, alors? De la même chose que les chroniqueurs politiques quand ils soulignent le désabusement des citoyens, qui croient plus un Bellemare qu’un Charest(1), qui ne croient plus à la politique ni à la justice, qui ne veulent plus aller voter…
Ce que contamine en ce moment le gaz de schiste, c’est ce qu’il reste de confiance en l’État.
Le gouvernement prend le citoyen pour une valise. Au-delà de sa trivialité, l’expression suggère très justement un contenant vide – le citoyen – qu’on va remplir d’informations ni fausses, ni vraies, mais utiles à la bonne gouvernance. Utiles à l’élite éclairée qui mène les affaires de l’État. Cette élite qui voit aux choses importantes, qui voit à l’avenir (économique, bien sûr – en est-il un autre?) alors que le peuple, lui, baigne dans le présent, dans ses soucis quotidiens, dans ses peurs, dans son petit confort.
L’industrie gazière débarque en sauvage dans la campagne québécoise, qu’elle s’est partagée subrepticement, en pointes, comme une vulgaire tarte; elle s’installe dans la cour des gens, comme à Saint-Marc-sur-Richelieu; les journalistes font leur travail, rapportent ce qu’ils ont vu ailleurs, en Pennsylvanie notamment; une bonne partie de la population s’inquiète… Que fait le gouvernement?
La moindre des choses serait qu’il porte un peu de cette inquiétude. Pas une crisse de seconde. Il ne la porte pas, ne la partage pas, ne la conteste pas. Il la gère. Le peuple s’inquiète? On va le rassurer. On va remplir la valise.
Le citoyen moyen est un peu con, c’est vrai. Je veux dire: il n’est pas aussi intelligent qu’un ingénieur en hydrocarbures, mais il sent tout de même, confusément, qu’on est entrain de le remplir. Pas seulement sur le gaz de schiste.
On ne lui ment pas: on le manoeuvre. On le persuade. On le conditionne selon les méthodes déshonorantes du marketing, qui ravalent le citoyen au niveau du chien de Pavlov.
Tu dis job, le citoyen fait aller sa queue. Tu dis développement durable, il bave un peu. Tu dis l’avenir de nos enfants, il fait pipi sur le tapis.
Sauf que ça marche moins que ça a déjà marché. On lui a fait le coup trop souvent. On lui a fait le coup avec les mines, notamment. Il commence à être tanné, le citoyen.
Un verre rempli d’une eau provenant d’un puits résidentiel après le début du forage d’un puits de gaz naturel à Dimock en Pennsylvanie, le 7 mars 2009.
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M. Caillé, l’impayable président du consortium pétrolier, dit: «Les gens sont inquiets et on n’a pas de raison de ne pas les rassurer.» Devinez par quoi il a commencé pour rassurer les gens?
Par dresser la liste des produits chimiques utilisés pour fracturer la roche? Non.
Par publier la carte des prochains sites d’exploration? Non.
Par dicter des règles de bon voisinage comme, par exemple: pas de puits à moins de 3 km d’un village; des règles de contrôle du bruit; des règles pour le camionnage? Non plus.
Par fixer un tarif de compensation pour les citoyens qui n’auront pas le choix de vendre au rabais leur maison, leur champ? Non.
M. Caillé a commencé par engager la firme National, des experts en gestion de crise, autrement dit des experts en bourrage de valise. Sont chers, National, mais avec eux, à la fin du contrat, la valise est tellement pleine qu’il faut que tu te mettes à genoux dessus pour la fermer.
(1) Si vous voulez mon avis, croire l’un plus que l’autre et l’autre plus que l’un relève de l’ingénuité bien plus que du désabusement, mais enfin…
Pierre Foglia
La Presse
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Mises à jour:
Depuis la parution de cet article dans La Presse, M. André Caillé (ancien PDG d’Hydro-Québec, de 1996 à 2004) a été remplacé au poste de président de l’Association pétrolière et gazière du Québec par un ancien premier ministre du Québec (de 1996 à 2001), M. Lucien Bouchard. Situation paradoxale, M. Bouchard a été ministre de l’Environnement du gouvernement canadien en 1989-1990, où il a travaillé à la mise sur pied d’un ambitieux “plan vert”.
L’étude menée par le BAPE est maintenant terminée et le rapport a été remis au gouvernement aujourd’hui (28 février 2011).
Alerte au gaz de schiste !
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source: YouTube
L’exploration du gaz de schiste et ses conséquences, en un court reportage de Radio-Canada.
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source: YouTube
La réaction des Québécois face à l’exploration du gaz de schiste: Wo!
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source: YouTube
Au Québec, on demande un moratoire.
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Pendant ce temps, aux États-Unis, dans le Garfield County (Colorado), le désert s’est hérissé de puits de gaz de schiste tous les 200 mètres:
Chacun des points blancs sur la carte est un puits d’extraction de gaz de schiste.
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source: YouTube
En France, à l’Assemblée nationale, intervention de Geneviève Gaillard (député socialiste des Deux Sèvres) sur l’exploration du gaz de schiste et la réponse de Nathalie Kosciusko-Morizet (ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement).
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Gisements de gaz de schiste en Europe et en Afrique du Nord.
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illustration: Marion Boucharlat
source: ownipolitics.com
Permis exclusifs de recherche d’hydrocarbures en France.
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Extraits d’une entrevue du journaliste Québécois Charles Côté avec le géologue Marc Durand, qui a enseigné pendant 25 ans à l’UQAM (Université du Québec à Montréal), jusqu’à sa retraite, en 1999. Selon lui, si le Québec va de l’avant avec l’exploitation du gaz de schiste, il risque d’être aux prises à jamais avec la pollution de l’eau souterraine:
M. Durand affirme que la roche qui contient le gisement gazier, le shale d’Utica, sert actuellement de barrière contre les couches géologiques plus profondes, qui contiennent de l’eau très saline.
«C’est vrai que, dans un état naturel, il existe une telle stratification, dit-il. Mais si on modifie la perméabilité des couches et qu’en plus, on augmente la pression en profondeur, ça change complètement tout. L’eau saline va trouver des chemins, en plus de tout ce qu’ils auront injecté et qui n’aura pas été repompé, donc qui circulera aussi.»
«Les pires dommages s’établissent dans le long terme : l’industrie aura depuis longtemps plié bagage avant que ça commence à paraître et l’on ne pourra donc pas légalement faire un lien direct entre les deux.»
entrevue complète ici
source: cyberpresse.ca
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Sur son blogue Planète sans visa, Fabrice Nicolino nous informe lucidement sur la situation française, dont voici quelques extraits:
“La situation est d’une rare limpidité : Jean-Louis Borloo se planque. Surtout, surtout éviter le moindre mot qui pourrait écorner sa si belle image d’écologiste de droite. Je vous rappelle qu’il a signé, en sa qualité de ministre de l’Écologie et de l’Énergie réunies, des autorisations scélérates d’exploration en vue de découvrir des gisements de gaz de schistes. Le 1er mars 2010, et sur des surfaces géantes, qui incluent Larzac et Cévennes. Entre autres.”
“… nous avons affaire à un coup de force oligarchique. Je ne suis pas en train de parler d’un complot. Je suis aux antipodes de ces fumeuses visions. Ces gens ne se montrent pas sur la place publique, certes. Mais c’est de notre faute, et de notre faute seulement. Tout est à portée de main, et de critique : une infime minorité de puissants entend passer en force sur la question décisive de l’énergie. Comme en 1974 à propos du nucléaire. Cette fois-là, nous avons été battus à plate couture. Mais aujourd’hui, sur fond de crise climatique, nous n’avons plus le choix. Il faut gagner ce combat. Et donc, surtout, avant tout, ne pas se laisser manipuler par des personnages comme madame Kosciusko-Morizet ou MM. Borloo et Sarkozy.”
“En attendant des échéances qui se rapprochent à toute vitesse, on peut évidemment signer la pétition, et la faire tourner (http://www.petitions24.net/signatures/gaz_de_schiste__non_merci/). Ce n’est, toujours et encore, qu’un début.”
source: Planète sans visa
Pour faire connaître votre opposition à l’exploration du gaz de schiste en sol français, signez la pétition sur: http://www.petitions24.net/gaz_de_schiste__non_merci
Un sujet controversé : le gaz de schiste
Depuis 2005, l’eau n’est plus protégée aux États-Unis. Sous l’administration Bush, les lois environnementales ont été abolies pour répondre aux demandes de l’industrie du gaz naturel. On assiste alors à un boum de forages à travers tous les États-Unis. La technique utilisée, la fracturation hydraulique, fissure le sol, projette le gaz à la surface et contamine l’eau des puits. Des gens tombent subitement malades, se retrouvent avec de l’eau du robinet inflammable et voient leurs animaux mourir. L’industrie nie toute responsabilité.
source: centpourcentnaturel.fr
La société Halliburton a développé une technologie de forage, la fracturation hydraulique, qui va permettre aux États-Unis de devenir « l’Arabie Saoudite du gaz naturel ». Mais cette technique est-elle sans danger ? Lorsque le cinéaste Josh Fox reçoit une lettre l’invitant à louer ses terres pour y faire un forage, il va sillonner le pays et découvrir en chemin des secrets bien gardés, des mensonges et des toxines…
Avec Gasland, le réalisateur Josh Fox dresse le portrait effroyable de l’expérience américaine en matière de gaz de schiste. Tout a commencé en 2006 quand le réalisateur a reçu une lettre d’une compagnie lui proposant 100 000 dollars en échange du droit d’installer des puits sur sa propriété. Au lieu d’accepter, Josh Fox a parcouru le pays pour enquêter. Ses découvertes vous marqueront à jamais: Contaminations de l’eau, impacts sur la santé, déréglementation, corruption, destruction des milieux de vie…
captures d’images du film “Gasland”
Quand la nappe phréatique est contaminée par les produits chimiques utilisés lors de l’extraction du gaz de schiste, on en arrive à de tels résultats…
Un même combat aux États-Unis, en France, au Québec…
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José Bové : “L’Etat a décidé de l’omerta sur le gaz de schiste”
Dans un chat sur Le Monde.fr, José Bové, député européen, demande à Mme Kosciusko-Morizet “l’annulation de tous les permis d’exploration lancés en France tant que les risques sur l’environnement n’auront pas été évacués”.
Extrait du chat:
Paloma : Pouvez-vous nous expliquer ce qui distingue l’extraction classique du gaz naturel de celle du gaz de schiste ?
Le gaz naturel est exploité en allant chercher des nappes, des poches de gaz dans le sous-sol. En France, par exemple à Lacq, il y a eu une exploitation pendant plusieurs décennies de gaz naturel qui était dans les poches.
Avec le gaz de schiste, le gaz est prisonnier dans la roche. Et pour l’extraire, il faut faire exploser la roche. C’est la technique dite de fracturation, qui se fait en injectant de l’eau sous très haute pression, additionnée de produits chimiques qui permettent d’ouvrir la roche. C’est donc suite à ces fracturations que du gaz peut s’échapper de cette roche. Pour extraire du gaz de schiste, il faut faire des forages très rapprochés, tous les 200 à 500 mètres.
Stéphane : Quels sont les dommages prouvés ou avérés de ce nouveau type de production de gaz ?
Pour l’instant, les éléments d’étude proviennent des Etats-Unis, mais aussi du Canada. Aux Etats-Unis, notamment dans la région de Pennsylvanie, où ces gaz ont été exploités, et dans d’autres régions, on a vu à la fois des pollutions de nappes phréatiques par la technique de la fracturation, puisque les tuyaux de fracturation se sont lézardés, et l’eau sous très haute pression, chargée de produits chimiques et de gaz, s’est répandue dans les nappes phréatiques. Il y a aujourd’hui, dans certaines communes des Etats-Unis, des milliers de personnes qui n’ont plus accès à l’eau potable.
Un des problèmes majeurs liés à cette pollution des nappes, c’est que les firmes pétrolières ont refusé de donner la liste des produits chimiques utilisés pour la fracturation au ministère de l’environnement des Etats-Unis, sous prétexte de brevet industriel. Ce qui pose évidemment des problèmes pour pouvoir évaluer les pollutions et les conséquences sur la santé publique.
D’autres problèmes existent aussi, en surface : il faut stocker l’eau qui a servi à la fracturation et qui est chargée de produits chimiques (chaque fracturation consomme entre 15 et 20 millions de litres d’eau, et il faut répéter cela plusieurs fois avant d’exploiter). Cette eau polluée, il faut ensuite l’évacuer et la stocker dans des bassins grands comme des terrains de football, car cette eau ne peut pas revenir dans le circuit de traitement des eaux usées.
Autre pollution importante, au niveau des territoires, car il faut forer de manière rapprochée, il faut des routes très larges pour les camions qui doivent accéder à chaque puits pour amener les produits chimiques et l’eau, et pour évacuer les produits chimiques. Pour cela, il faut des routes d’au moins 15 mètres de large, et le problème posé en termes d’infrastructures sera très important, d’autant plus que l’exploitation des puits ne dure pas plus de cinq à six ans.
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